A peine réveillée, Callie débarqua dans la salle à manger de son petit appartement qu'elle partageait avec plusieurs personnes. « Salut ! » lança-t-elle vaguement en baillant, pas tout à fait réveillée pour le moment. « Putain, tu pues, tu t'es pas lavé ce matin ? » fit-elle remarquer en fronçant le nez. Elle fit alors le tour de la table pour aller chercher un croissant qui se trouvait non loin de là, se mettant à l'opposé de son ami. Elle le regarda ensuite, lui qui semblait bizarrement différent ce matin-là. « P'tain, t'as une sale gueule, tu t'es fait renversé par un bus ou quoi ? » demanda-t-elle très sérieusement. Il continua à la fixer et elle fit de même en mordillant dans sa viennoiserie. « Non, sérieux, ça va ou pas ? T'as besoin d'un médecin ou quelque chose ? Et puis, c'est quoi tout ce sang ? Tu te crois dans un film ou quoi ? » Il continua à ne rien dire, et il la fixa toujours autant. Irritée, elle s'écria alors : « Pourquoi tu me regardes comme si j'étais appétissante, crétin ? » C'est à ce moment-là que sa meilleure amie débarqua dans la pièce, nonchalante comme à sa grande habitude. « Yo, qu'est-ce qui se passe ? » déclara-t-elle. A son tour, elle contourna la petite table ronde pour rejoindre notre blondinette. « pff, j'en sais rien, il a une sale gueule ce con, mais il veut pas me dire ce qu'il a ! » répondit-elle alors. Serenity observa le jeune homme de plus près, allant même jusqu'à pencher la tête sur la droite "pour avoir une meilleure vue" parait-il. « C'est vrai que t'es bizarre, tu t'es fait renversé par un bus ou quoi ? » Callie soupira et constata : « En plus, il répond pas ce malpoli. » C'est alors que le malpoli commença à courir et à monter sur la table pour aller attaquer les deux demoiselles. Callie fronça d'abord les sourcils en se demandant ce qui était en train de se passer. Puis, sans même qu'elle s'y attende vraiment, sa meilleure amie et elle-même attrapèrent en même temps la première chose qui leur tombait sous la main ( c'était un simple couteau de table ) et le plantèrent dans le cœur du zombie. Comme quoi : même éducation, même réaction de survie. « Je savais qu'il était con lui ! » fit-elle savoir en donnant des petits coups de pied dans le cadavre pour s'assurer qu'il n'allait pas subitement lui faire le coup du "je suis mort - je suis plus mort". « Il se remet pas de la rupture avec sa copine. Mais quand même, faire des choses aussi extrêmes... » scandalisa la meilleure amie. « C'est clair, c'est pitoyable ! » acquiesça la blonde.


JOUR 11 ( à peu près ). Ils leur avaient fallu beaucoup, beaucoup de temps avant de capter que c'était la fin du monde et blabla bla. Autant dire que les zombies, ça ne les avait pas plus choqué que ça et qu'ils avaient continuer à vivre leur petite vie habituelle : sécher les cours, boire comme des trous, danser jusqu'au lendemain matin, vomir à côté de la cuvette lorsqu'ils étaient ivres morts et se promener à poil dans leur appartement. Seulement voilà, le jour ( le jour qu'on appellera jour 11 donc, c'est à dire que c'était à peu près... cinq ou six mois après l'apparition des zombies ) où ils se sont rendus compte qu'ils croisaient beaucoup de monde avec du sang sur la gueule, ils ont décidé de réagir. «  Bon, alors, qu'est-ce qu'on fait, mes belles ? » Lui, c'était Ethan, un ami et plus si affinité des deux demoiselles. En ce moment même, ils étaient tous les trois en plein milieu de la rue, légèrement défoncés sur les bords, mais assez lucides pour pouvoir... Non, pas assez lucides pour quoi que ce soit finalement. C'est d'ailleurs pour ça que les deux jeunes femmes se sont tout de suite amusées du surnom donné par leur ami. « Hum, j'en sais rien, ma jolie, t'en penses quoi ? » demanda-t-elle en regardant sa meilleure amie. Elles se rapprochèrent doucement l'une de l'autre, et Serenity dit à son tour : «  J'en sais rien grosse cochonne, à ton avis ? » Un petit sourire aux lèves, Ethan observait leur petit jeu, préférant ne pas les couper pour voir jusqu'à où elles pourraient aller comme ça. Les connaissant, il savait que ça risquait d'être mémorable. Et lui était assez lucide pour se rappeler de ce moment jusqu'à la fin de sa vie ! « Voudrais-tu voir à quel point je suis une grosse cochonne ? » s'amusa Callie en se rapprochant toujours plus de sa meilleure amie. « Mais je le sais déjà ! » répliqua celle-ci. Elles s'embrassèrent alors, ce n'était pas le baiser le plus langoureux du siècle, ni juste un petit baiser, mais juste assez pour savoir que le jeune homme ne resterait pas indifférent. Serenity et Callie étaient tellement proches et se connaissaient depuis tellement longtemps qu'elles avaient largement dépassé les frontières de la pudeur. Et être totalement défoncées à la cocaïne y jouait beaucoup. Callie reporta son attention sur son ami/petit-ami et déclara : «  Alors mon beau, qu'est-ce que t'as envie de faire maintenant ? » Ne voulant pas être désarmé par un tour aussi simple, que les filles lui jouaient trop souvent à son gout, il préféra rester calme et dire : « Je propose qu'on prenne une voiture et qu'on s'en aille d'ici. » Toujours l'air de rien, il dégaina son arme et tua un zombie par-dessus l'épaule des deux demoiselles, celles-ci ne cillèrent même pas. « On prend une décapotable ? » demanda Callie. « On prend une décapotable. » ordonna-t-elle quelques secondes après. Bien entendu, son vœu fût réalisé et une fois que Ethan fût installé dans la décapotable rouge qu'il venait de voler en un tour de passe-passe, elle s'écria : « AAAAAAAH, on prend une décapotable ! » Elle commença alors à sautiller et à taper dans ses mains comme une imbécile. Puis, elle entama ce qu'elle appelait la "happy danse" avec sa meilleure amie. Cela consistait à se tortiller dans tous les sens pour montrer leur bonheur... !




« Espèce de grosse salope de mes deux ! Je trouve un flingue et j'te tue ! » hurla Callie en poussant Serenity de toutes ses forces. « Je te tuerais avant ! » répliqua-t-elle en poussant Callie à son tour. « C'est toi qui couche avec mon mec, sale garce ! Espèce de grosse connasse de traitresse de merde, j'te déteste plus que tout au monde ! » continua la blonde, ne faisant absolument rien pour faire retomber sa colère. « C'était aussi mon mec ! Je savais pas qu'il était déjà en couple avec une blondasse ! » cria Serenity, pas prête à se laisser faire. « Non, mais tu sais ce qu'elle te dit la blondasse ? » hurla-t-elle, outragée d'être surnommée "blondasse". « Je t'emmerde ! » « Bravo, t'as bien résumé ma pensée ! »




Un froid glacial s'était abattu sur la magnifique décapotable rouge qui filait sur la route à toute vitesse. La seule parole qui fût prononcée après des jours de silence fût, et sur un ton particulièrement désagréable : « Mets un cd ! » « Quoi, pourquoi ?! » avait demandé Callie qui se trouvait sur le siège passager alors que Serenity était au volant, ne comprenant pas où elle voulait en venir. « Tu vois bien qu'on a plus la radio Callie ! T'es aussi conne que t'en a l'air en fait ! Alors mets un putain de cd avant que je crève d'ennuis ! » avait-elle répliqué, toujours aussi énervée. « Wooh, calmos chérie, tu vas pas me parler comme ça pour un putain de cd ! Puisque c'est ça, je mets la radio ! » Elle appuya alors sur le petit bouton pour allumer la radio. Bien entendu, elle ne capta que des grésillements. « Mais on capte pas la radio, grognasse ! » grogna Serenity « Oh, les filles, ça su... » lança Ethan en essayant de les calmer. Malheureusement, il fût couper. « LA FERME ! » cria les deux jeunes femmes à l'unisson.




Encore et toujours dans les règlement de compte, il aurait peut-être mieux fallu le silence plutôt que ceci. Depuis dix minutes, S. & C. se balancèrent à la figure leurs plus grands secrets. Toutes les choses qu'elles avaient vécues ensemble, toutes les choses qu'elles avaient faites ensemble, toutes les choses qu'elles avaient gardées secrètes pour l'autre, n'étaient maintenant qu'un bruit assourdissant dans les oreilles de Ethan. «  Tu le savais pas, ça, pas vrai ? C'était qu'une grosse boueuse qui mettait ses grosses fesses dans un camion tout moche pour déplacer de la bouse de vache ! » «  Et elle, elle a eu un gamin quand elle avait 16 ans ! Ça non plus tu le savais pas ! » « Cette pétasse a rembourré ses soutifs jusqu'à ses 14 ans parce qu'elle n'avait aucune poitrine ! » « Elle fait la collection des ours en peluche ! » « Elle a roulé une pelle à son demi-frère ! » « Elle écrit un journal intime ! » « Sa chambre est rose ! » « Son ours en peluche s'appelle Winnie l'ourson ! » « Elle a perdu sa virginité dans les toilettes d'un fast food avec un mec bedonnant et à moitié chauve ! » C'est à ce moment-là que les choses dérapèrent. Serenity ouvrit grand la bouche, incrédule de voir que sa meilleure amie osait dévoiler cette information qui avait été classé secret défense par le code de l'amitié. Elle commença d'ailleurs à taper Callie par de petits coups ci et là. Chose que Callie fit à son tour, bien sûr. Mais Ethan, perdant enfin son sang-froid, se mit à crier un peu plus fort qu'elles. « LES FILLES ! Arrêtez ça, sinon, je vais vous rejoindre, et vous pourrez crier pour quelque chose ! » Elles arrêtèrent alors de se bagarrer et regardèrent le jeune homme. Quelques secondes plus tard, elles décidèrent de déverser leur colère sur l'être du désir. « Connard ! » grogna Callie « Crétin ! » dit Serenity « J'te déteste imbécile ! » continua Callie, se retenant de lui en coller une sur le visage. « Non, je le déteste bien plus que toi ! » répliqua Serenity en se retournant à nouveau vers la blonde. « C'est rien qu'un gros con, personne ne le déteste plus que moi ! » affirma-t-elle. «  Non, c'est moi qui... » Et c'était reparti pour un tour !



«  Tu te rappelles notre rencontre ? » demanda Serenity sans pour autant oser regarder sa meilleure amie. C'était tellement tendu entre elles, ces temps-ci, qu'elle avait peur que leur amitié allait se terminer comme ça. Callie avait tout aussi peur que son amie pour leur amitié. Mais elle non plus n'osait pas regarder la silhouette à son côté. « Carrément, ouais ! Et encore heureux, c'était plutôt mémorable ! » s'amusa-t-elle, sans grande joie pour autant. « Notre premier plan cul à trois ! » commenta l'autre demoiselle. « Le mec n'a rien capté ! Il avait du mal à comprendre ce qu'il lui arrivait ! » continua alors Callie, se rappelant de très bons souvenirs. Pas nécessairement de cette journée-là puisque le mec était une vraie merde au pieu, mais plutôt les délires qu'elles avaient partagé sur cette journée. « En même temps, vu sa gueule, comment voulais-tu qu'il comprenne qu'il s'envoyait en l'air avec deux bonasses dans notre genre ? » « On s'est bien trouvé pour le coup ! » ajouta Callie, toujours avec les mêmes doutes concernant leur relation, qui avait toujours paru parfaite avant cette grosse dispute. Quelques secondes de silence passèrent, puis Serenity demanda d'une petite voix : « Et tu te rappelles notre vraie rencontre ? Enfin... tu sais, quand on avait cinq ans ? » Eh oui, leur vrai rencontre avait eu lieu lorsqu'elles n'avaient que cinq ans. Mais quand on leur demandait, elles racontaient toujours cette histoire de plan cul à trois et même si c'était réellement arrivé, ce n'était pas du tout leur véritable rencontre. Ça faisait juste plus classe ( oui, bon... peut-être quand tu parles à des prostituées, ça peut faire classe devant elles, mais sinon... ) de dire que tout avait commencé comme ça. « Je m'en rappelle très bien. On était dans le parc à sable et on jouait chacune de notre côté, quand j'ai fait tombé mon bracelet préféré dans le sable. » a raconté Callie, se remémorant ce moment comme s'il s'était passé hier. « Oui, et tu cherchais comme une débile ce foutu bracelet. T'étais juste en train de l'ensevelir encore plus comme une conne. » « Alors, tu m'as aidé ! » finit Callie, un léger sourire s'affichant sur ses lèvres, sa voix remplie d'émotions malgré elle.« Et à partir de ce moment, on ne s'est plus jamais quitté. » murmura Serenity. Elle pensait à ajouter quelque chose du style : "tu penses qu'on va finir par se quitter un jour ?" pour savoir si leur amitié était définitivement terminée. Mais elle n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche à nouveau puisque Ethan arriva les mains dans les poches et observa les deux demoiselles qui étaient allongées au sol, fixant le ciel bleu. «  Bon, on va pouvoir repartir, on a de l'essence pour aller jusqu'à la prochaine ville ! » dit-il simplement. Les deux demoiselles se regardèrent enfin, comme pour avoir l'approbation de l'autre pour ce qui allait suivre. Entre elles, pas de chichi, un simple regard et elles pouvaient absolument tout se dire ! Que ça soit : "P'tain, j'ai trop envie de boire du coca, on va à McDo ?" ou bien " J'ai cru qu'il y avait un lapin dans mon lit l'autre jour, j'ai flippé, un truc de fou !". Après quelques secondes à se regarder dans le blanc des yeux, elles se levèrent en même temps. Serenity s'arrêta devant le jeune homme et lui décolla une énorme baffe sur sa joue droite. Callie s'approcha à son tour de Ethan pour lui en décoller une plus grosse encore, sur la joue gauche. « Ça fait du bien ! » souffla Callie, comme si elle était instantanément détendue. « J'aurais pas dis mieux ! » Elles s'éloignèrent alors sous les yeux étonnés du jeune homme, se demandant encore comment ça avait pu finir comme ça. C'est vrai, il avait quand même bien prévu son coup. Pendant des mois, il était sorti avec les deux meilleures amies du monde sans que personne ne voit rien et puis maintenant... eh bah, il se retrouvait tout seul comme un con !
Les deux demoiselles allèrent vers la voiture, main dans la main. Non, décidément, leur amitié n'était pas prête de se terminer !




« Je crois qu'on devrait lui pourrir la vie, tu crois pas ? » lança subitement Serenity en regardant le jeune homme qui dormait comme un crétin sur la banquette arrière étroite de la voiture. « Je suis totalement d'accord avec toi, ma poule ! Il nous a monté l'une comme l'autre, il mérite une punition ! » sourit Callie, ses lunettes de soleil sur le nez, au volant de la voiture. « Heureuse de te l'entendre dire Cal' ! Et je te promets que plus jamais, jamais, jamais, jamais, jamais je ne sortirais avec lui et plus jamais je l'embrasserais, bien qu'il embrasse comme un dieu vivant ! Et plus jamais je coucherais avec lui, bien qu'il soit le meilleur coup que j'ai jamais eu ! » promit la jolie Serenity en regardant sa meilleure amie. Il était hors de question qu'elles se disputent et qu'elles perdent leur amitié pour un gars. Aussi canon soit-il. « Je te le promet aussi ma belle ! » promit-elle à son tour en souriant à sa BFF.
Un plan machiavélique se mit alors en place grâce au génie des deux jeunes femmes. Ayant l'habitude de faire ce genre de choses, ce ne fût pas difficile du tout à trouver : elles allaient être exaspérante au possible. Elles allaient faire semblant d'avoir peur, d'avoir envie de faire pipi tout le temps, d'avoir tout le temps faim, d'avoir froid, d'avoir trop chaud, d'être mal installé dans la voiture. Tout et n'importe quoi allait être bon pour le faire payer !




«  Bon, alors, sérieusement cette fois-ci, on va où ? » demanda Ethan pendant une période où les deux demoiselles n'étaient pas en train : de boire, de fumer, de déconner, de se droguer, de dévaliser les magasins, de butter des zombies, de s'amuser avec les zombies. « Las Vegas ! » s'extasia immédiatement Callie. « Miami ! » dit l'autre demoiselle quasiment en même temps que la blonde. « ROME ! » cria alors la blondinette. « Andouille, tu comptes y aller à la nage ? » rétorqua Ethan en levant les yeux au ciel. « MIAMI ! » hurla à nouveau Sereni' « Mais on y est déjà allé trois fois en vacances ! » contra Ethan, toujours en levant les yeux au ciel. A force, ils finiront par rester coller là-haut, j'vous l'dit ! « Eh bah, justement, andouille, comme ça, on connait le coin ! » rigola-t-elle en regardant le jeune homme. Elle fit ensuite un petit sourire, l'air de dire : "tu vois crétin, je t'ai encore eu ! On va à Miami, haha !"



Assis sur un lit bien confortable d'un hôtel quelconque d'une petite ville insignifiante, Ethan, Serenity et Callie étaient partis pour discuter. Et c'était... presque sérieux. Étant au tour de Serenity de poser une question, elle demanda : « Qu'est-ce qui vous manque le plus maintenant qu'on est dans un monde rempli d'êtres répugnants... ? quoique, attends, le monde était déjà remplis d'êtres répugnants avant, alors... disons, qu'est-ce qui vous manque le plus depuis qu'on est des survivants ? » Elle regarda ses amis à tour de rôles et sursauta lorsque sa meilleure amie cria : « MTV ! » «  Oh ouais, MTV ! J'adorais trop cette chaîne ! » confirma-t-elle en souriant. C'est vrai qu'elles kiffaient MTV ! Et combien de fois elles avaient assisté aux MTV movie awards en personne ! C'était con de se dire que le trois quart des célébrités étaient sans aucun doute mortes maintenant. « Disneyland ! » ajouta Cal' après quelques secondes. «  T'as déjà été à Disneyland au moins ? » l'interrogea Ethan, toujours aussi... emmerdant. « Oh, fait pas ton rabat-joie ! » grogna-t-elle. « Elle n'y a jamais été ! » assura Serenity au même moment que Callie parlait. « Je m'en suis douté ! » rigola d'ailleurs Ethan. Puis, sans les écouter, la blonde ajouta : « Mon Iphone me manque aussi ! Je l'ai oublié à l'appart' !  » « On pourrait aller le chercher ! » affirma aussitôt Ethan. « Tu crois ? » fit-elle avec une moue absolument adorable. Il se pencha un peu vers elle, comme si il voulait lui murmurer quelque chose à l'oreille, la regardant dans les yeux. « Écoutes, malgré notre petit différent à nous trois, ça change rien, on est ami et on peut retourner à Chicago sans problème, okay ? » Callie paru totalement conquise par ces quelques petites phrases et réagit comme une collégienne. C'est limite si elle n'était pas en train de rougir. « T'es sexy quand tu parles comme ça ! » murmura-t-elle en se mordant la lèvre inférieure, se retenant intérieurement de lui sauter dessus et de trahir sa promesse qu'était de ne plus jamais l'embrasser ou s'envoyer en l'air avec lui. Dur. « Ça veut dire qu'on y va ? » lança le jeune brun en regardant les deux filles. « Carrément ouais ! J'ai besoin de récupérer des fringues en plus ! » intervint Serenity, pas du tout jalouse par ce qui était en train de se passer... Ou juste intérieurement alors.



Ah, les promesses ! C'est fou à quel point c'est vite trahi ! En ce qui concerne Callie, on ne peut pas dire que ça avait pris beaucoup de temps ! Ethan lui avait frôlé la main pendant un arrêt dans une petite ville. Serenity avait décidé d'explorer un peu les environs ( bon, en vrai, elle voulait trouver des chiottes mais avait hésité à leur dire ), les condamnant à rester là pendant plusieurs minutes. Et une fois ce premier contact établit, ce fût vite arrivé. Ils s'étaient longtemps regardés dans les yeux et s'étaient tout simplement jetés l'un sur l'autre après. Ils étaient montés dans la voiture, l'avaient déplacé pour gagner un peu de temps avant que S. ne revienne ( histoire qu'elle cherche comme une débile. Bien qu'il y avait déjà de grandes chances pour qu'elle se perde, elle qui avait tellement le sens de l'orientation ! *ironie* ). Bien entendu, la décapotable avait retrouvé son toit ! C'était quand même bien plus pratique pour se cacher de quelqu'un ( en l'occurrence de Serenity, histoire qu'elle ne découvre jamais qu'elle passait encore pour une crétine ! ).
Callie, allongée sur le jeune homme, prit tout de même le temps de s'assurer d'un truc entre deux baisers : « T'as pas embrassé l'autre j'espère ? » « Jamais de la vie, c'est toi que je choisis ! » affirma-t-il en la serrant un peu plus contre lui. « Cool alors ! Mais lui dit rien, okay ?  » se pressa-t-elle d'ajouter, préférant oublier cette conversation et passer à des choses plus amusantes. «  Aucun soucis, je serais muet comme une tombe ! » Et c'était parti pour une partie de jambe en l'air dans la voiture. Mais malheureusement pour Serenity et Callie, tout repartait comme avant : il sortait de nouveau avec les deux. Puisque, oui, il comptait bien s'envoyer en l'air avec S. dès qu'il le pourrait. Faut dire qu'il lui avait déjà roulé une pelle la veille, pendant que Callie mettait de l'essence dans la voiture.
Il ne pouvait pas s'en empêcher, il avait le besoin d'être avec les deux. Pas seulement parce qu'elles étaient totalement folle et débile et superficielle et vantarde et têtue et tout ce que vous voudrez, mais parce que ces deux filles-là se complétaient. Et elles se complétaient aussi dans son cœur. Et il savait qu'il ne pourrait jamais choisir l'une ou l'autre. Il les aimait toutes les deux, même si c'était difficile à croire. Par contre, ça risquait de crier fort quand elles se rendront compte qu'elles sont, une nouvelle fois, menées en bateau et qu'elles se sont trahies mutuellement... Prions pour que ça n'arrive pas tout de suite !